Printemps parisien – Impressions


 

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Le retour du printemps ? Il se faisait attendre. Une apparition prématurée fin février, quelques week-ends en mars… Qu’en serait-il d’avril ?

 

Comment s’habiller quand, le matin, un vent froid venu du Nord balaie les rues et que, l’après-midi, le soleil vous incite à vous défaire de quelques épaisseurs de tissu ?

 

Sans oublier les averses qui attendent vos sorties pour vous saluer copieusement.

 

Depuis l’été dernier, il avait repris son appareil photo et tentait de traduire les impressions que lui procuraient les saisons.

 

Il guettait donc les premiers signes de l’arrivée du printemps. Serait-ce le bourgeonnement des tables en terrasse ?

 

Ou bien les robes légères qui viendraient refleurir les trottoirs ?

 

Pour tromper son impatience, il avait décidé d’imprimer ses photos des saisons précédentes. Imprimer ses photos pour confirmer ses impressions.

 

Cela l’avait conduit à fréquenter les boutiques d’art graphique. Plaisir des yeux à contempler l’éventail de tout ce qui concourt à mettre en valeur une création.

 

Et ce plaisir des yeux était inséparable du désir de toucher.

 

Toucher ! Lui revenait comme un flash cette sensation éprouvée cet été quand, dans le métro, son bras avait effleuré celui de sa voisine.

 

Il n’avait jamais plus connu cet étrange contact. Le printemps lui permettrait-il de renouveler l’expérience ?

 

Il en doutait. Tout autant que cette femme, ce moment était unique et ne se renouvellerait pas.

 

Que devenait-elle depuis qu’il l’avait revue dans le cimetière du Père Lachaise ? Elle ne l’avait pas reconnu ; elle l’avait sans doute oublié.

 

Il ne l’imaginait pas flânant sur les pelouses d’un parc parisien aux premiers rayons de soleil.

 

Il écartait tout autant l’idée de la découvrir au bord du canal Saint-Martin. Non, ce n’était pas son genre.

 

Mais la trouver plongée dans un livre, dans un endroit insolite, absente à tout ce qui se passe autour d’elle, ne l’aurait pas étonné.

 

Toutes ses déambulations lui rappelaient qu’il n’avait pas quitté la région parisienne depuis l’été dernier.

 

De la patience il en avait eu suffisamment et il commençait à se lasser des brumes parisiennes qu’il comptait désormais laisser aux touristes.

 

Il était grand temps de faire une escapade en province.

 

Mais auparavant il avait envie de retourner à l’Atelier des Lumières où Van Gogh avait remplacé Klimt.

 

Van Gogh n’était-il pas une bonne introduction à son futur voyage, un avant-goût de soleil ?

 

Oui, ce bleu, ce jaune qui parcouraient les murs de cette ancienne fonderie lui faisaient oublier la grisaille du printemps parisien.

 

Son regard s’arrêta tout à coup sur les marches de l’escalier qui menait à la tribune. Elle était là !

 

Quel hasard ! Mais devait-il jouer l’étonnement ? Ce hasard, il avait largement contribué à le convoquer. N’était-il pas dans le quartier de la femme du métro ?

 

Avoir joué avec le hasard et avoir gagné lui suffisait. Il n’avait plus qu’à quitter cet espace avant qu’elle ne le reconnaisse. Dehors la lumière était éclatante. De quoi lui faire douter de quitter Paris.

 

Il remonta la rue pour rejoindre la station de métro la plus proche. Il s’amusait à regarder son ombre avancer devant lui.

 

Il sentit une main se poser sur son bras. Il se retourna. Le soleil l’aveugla un court instant. L’éblouissement se dissipa : c’était elle !

 

Texte et photos de Daniel Faugeron – avril 2019


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